La notice de la carte géologique de la feuille résume l’histoire tectonique de l’anticlinal de Tulle en plusieurs phases de déformation qu’il est possible d’observer sur le terrain.
Les surfaces à mesurer systématiquement sur un affleurement sont :
- les plans de schistosité, dans la partie Ouest de la région, où la série métamorphique est dénommée « série de Donzenac », pour la distinguer de celle du Bas-Limousin proprement dite
- et surtout les plans de foliation de la première phase majeure de déformation. Ils sont contemporains de la période de pression maximum du métamorphisme, comme cela apparaîtra au §4.
La figure 4 précise la géométrie à respecter dans les déterminations des directions et des pendages des surfaces.
figure 4 : La géomètrie et ses conventions, à prendre en compte dans la détermination des structures sur le terrain.
Les figures 5, 6 et 7 montrent trois affleurements (emplacements marqués par des étoiles bleues sur la carte de la figure 3), où apparaissent bien la foliation.
|
|
Figure 5
|
Figure 6
|
|
Figure 7
|
Figure 5 : foliation dans les ortho-gneiss de Cornil, N89. Figure 6 : idem dans les embrèchites de Mulatet, N89. Figure 7 : foliation et plissotements dans les leptynites à intercalation d’amphibolites sur la route D125 de Tulle à Argentat, à hauteur du lieu dit « le château fort ».
Sur la figure 8, on voit comment sont reportées les géométries des plans de foliation à l’aide de symboles conventionnels. Les plans de foliation sont orientés autour de l’axe Nord-Sud sur toute la feuille, perpendiculairement à l’axe de poussée qui sera interprété en liaison avec le raccourcissement général Est-Ouest. C’est aussi l’orientation du plan axial régional, comme on le constate par l’homogénéité des directions des flèches indiquant les axes de plis sur la carte. Les pendages des schistosités et des foliations sont orientés vers l’Ouest sur le flanc ouest de l’anticlinal, et à l’opposé sur l’autre flanc. Les pendages sont maximum pour les schistosités des terrains de l’épizone, en bordure ouest (série de Donzenac) : elles sont par endroit quasi verticales, comme à proximité des ardoisières de Travassac.
On cherchera ainsi, par quelques mesures et recoupements, à discerner les chevauchements entre les différentes bandes de terrains métamorphiques, dont l’interprétation géodynamique du §5 montrera que ce sont des écailles empilées, sous-charriées par la collision hercynienne.
Figure 8 : exemple de report de mesures de l’orientation des plans de foliation sur des affleurements autour de la vallée de la Corrèze, juste avant Cornil, sur un détail grossi de la carte BRGM, feuille de Tulle.
Les plis de la phase de culmination du métamorphisme, dénommée P1 (voir au §4), sont excessivement serrés, et les charnières écrasées sont rarement identifiables.
Les phases ultérieures de déformation P3 et P4 sont non pénétratives et se traduisent plutôt par des plis déca-ou hectomètriques (comme sur le cliché de la figure 9 pris dans les Leptynites des carrières de Chambon), et surtout par la mégastructure de l’anticlinal de Tulle, dont l’amplitude recouvre toute la feuille.
La chronologie des déformations sera donnée au §4 de l’entretien.
Figure 9 : grands plis déca/hectométriques visibles dans la carrière de leptynites de
Chambon, rive droite de la Corréze. L’orientation du plan axial est nord/sud. |