Nous avons vu au chapitre concernant la géochimie des kersantites quel était l'intérêt d'étudier les kentallenites.
Pétrographiquement, ce sont des roches à olivine, phlogopite, pyroxène et plagioclase.
Certaines associations minéralogiques, En particulier olivine-mica. rappellent celles des kersantites.
La comparaison entre les différents minéraux des kersantites et des kentallenites se Fera pour le Ferromagnésiens grâce à un diagramme Mg-Ca-Fe (fig. 1).
Figure 1. Diagramme Mg-Ca-Fe
de toutes les phases ferro-magnésiennes
des kersantites et kentallenites.
(a) droite de rapport constant Mg/Fe de l'échantillon de kentallenite B711.
Les minéraux blancs n'ont pas été analysés dans l'échantillon de kentallenite (B 711). Ils ne pourront être comparés avec les kersantites.
Ce diagramme, (fig. 1), synthétise l'ensemble des données obtenues à la microsonde éléctronique CAMEBAX micro-beam sur les ferro-magnésiens, c'est à dire que sont reportés ici les olivines, les Cpx, les phlogopites, les amphiboles, le talc et la chlorite.
Les minéraux de l'échantillon de kentallenite montrent un rapport Mg/Mg+Fe (Mg*) constant entre les Cpx, les olivines et le phlogopite. CES trois phases ont cristallisé en même temps à l'équilibre.
Pour les kersantites on ne peut montrer un tel alignement des rapport Mg*, indiquant que les différentes phases Fe-Mg n'ont pas cristallisé à l'équilibre.
Les olivines de B711 se situent entre le talc et la chlorite des kersantites, ceci montre qu'il est possible que la transformation de l'olivine donne du talc et de la chlorite (cf. paragraphe sur le Talc et la Chlorite).
Le Cpx des Kentallenites et des kersantites est le même, c'est une augite-diopdsidique. Il n'y a pas d'évolution des pyroxènes entre ces deux roches.
Dans la kentallenite, un seul mica a été analysé, il ne montre pas de variation du rapport Mg*. Comme les autres phases ferro-magnésiennes, le phlogopite des kentallenites cristallise àl'équilibre. Au contraire, comme on l'a vu, ce n'est pas la cas des kersantites, où la composition du mica varie du centre vers les bords.
Les amphiboles sont absentes de la kentallenite. La seule phase Ferro-magnésienne hydroxylée est représentée par le phlogopite.
On a vu que les compositions chimiques évoluaient de façon continue des kentallenites (Westall, 68) aux kersantites (Rock,
84) avec comme série intermédiaire parfaite pour tous les oxydes, les kersantites de Kersanton-Rosmellec.
Le ternaire A.F.M. a montré la présence d'une série calco-alcaline shoshonitique comprenant les kersantites et les kentallenites avec un domaine de superposition chimique. Les kersantites les plus basiques (Kersanton) étant dans la domaine de composition des kentallenites les plus différenciées.
Seuls les diagrammes oxydes/oxydes ne montraient pas une même série de roche mais plutôt deux, qui évolueraient en parallèle, où les kentallenites sont plus riches en Si02 que les kersantites de Kersanton.
Ce dernier aspect illogique pour des roches plus différenciées, m'a permis de montrer que ce même binaire Si02/MgO (Fig. 2), où les kersantites sont représentées avec ou sans (H2O+CO2), indique bien lui aussi la continuité chimique déjà observée dans les autres diagrammes.
Figure 2. Binaire SiO2/MgO
En effet, la lignée de différenciation des kentallenites passe dans l'intervalle des compositions des kersantites, recalculé après avoir soustrait à l'analyse globale H20 et COB et remis l'ensemble à 100% .