VIII 2. LA KERSANTITE DE ROSMELLEC

La carrière de la Pointe de Rosmellec se situe en Face de celle de Kersanton. au-delà de la rivière de Daoulas. Abandonnée à la même époque que cette dernière, la végétation a repris ses droits, et le prélèvement d'échantillons Frais est difficile.

La roche prélevée est microgrenue, ce n'est donc plus le faciès de Kersanton que l'on trouve ici. De nombreux débris laissés par les carriers Jonchent la grève, envahie par les algues.

2.1. OLIVINE

Dans ce faciès les olivines sont presque toutes xénomorphes. Cet aspect que l'on ne trouvait pas à Kersanton est dû à la taille des phlogopites, inférieure au faciès précédent. Les olivines n'étant plus englobées dans le mica, leur habitus n'a pu être conservé.

Les olivines, totalement transformées, sont remplacées par du talc et du carbonate. A Rosmellec le talc est en partie monocristallin.

Une troisième phase est exceptionnellement présente dans certains fantômes d'olivine: la chlorite.

La transformation s'est Faite par une cristallisation des minéraux de pseudomorphose du bord vers le centre de l'olivine.

Cela commence par du talc fibreux qui se mélange en allant vers la centre à du carbonate.

Le centre est en général constitué par des glomérules de carbonates. On peut aussi trouver du mica noir. Cette cristallisation du talc se fait en commençant par les bords de l'olivine mais aussi par ses fractures, soulignées par des oxydes.

2.2. PHLOGOPITE

De petite taille, subautomorphe, il est pléochroique du jaune au centre, au brun plus intense sur les bords. L'habitus des bio B est allongé alors que celui du type A est trapu.

Les bordures de certains phlogopites sont vert-clair comme ceux de Kersanton au contact des carbonates. Sur un même mica, les zones exposées au flux hydrothermal montrent cette surcroissance verte alors que les parties blindées dans du plagioclase ne la montrent pas.

Ces micas sont ponctués par des auréoles pléochroiques dues à des minéraux radioactifs.

La taille du mica varie d'un échantillon à l'autre, Ks3 est plus grenu que Ks5. Certains individus présentent des variations de coloration en sablier.

2.3. AMPHIBOLE

Elle se trouve toujours en amas. Selon les échantillons elle est plus au moins bien conservée. Ks3 présente des individus "Frais" avec un très faible pléochroisme allant du vert mousse à l'incolore, certaines montrent une coloration brune rappelant le phlogopite. En LPA on a une biréfringence du premier ordre dans les bruns-orangés-jaunes. Clivées longitudinalement ou en losange dans les sections basales, mais le clivage est grossier. Certaines amphiboles sont maclées.

Dans Ks5, on retrouve ces groupements d'amphiboles. Elle montre dans ses sections longitudinales des clivages nombreux et fins. Malheureusement elle est presque toujours altérés et remplacée par du carbonate. Quelques zones ont été préservées de ce "processus" à l'intérieur de l'amphibole, entre les clivages.

Dans ces zones protégées on peut observer un pléochroisme vert-clair à incolore avec des teintes de polarisation allant du gris pour les sections basales à l'orangé pour les autres sections.

2.4. PLAGIOCLASE

Sa taille est généralement plus importante que celle des micas. Toujours zoné et quelquefois maclé polysynthétique, la coeur est séricitisé et sa composition chimique varie de l'andésine à l'oligoclase.

2.5. CHLORITE :

Même faciès que dans Ks1, en rosette. On la trouve dans les dernières phases à cristalliser avec le quartz. Exceptionnellement dans Ks3 on la trouve dans certaines olivines avec le talc et le carbonate.

2.6. QUARTZ :

Le quartz est soit dans la pâte, soit dans des géodes, ou encore en association avec le carbonate et la chlorite.

2.7. CARBONATE

Dernière phase à cristalliser dans ces kersantites dans la cas de la calcite. Selon la position du carbonate on trouvera aussi de la dolomie, dans les phlogopites, dans les olivines et dans les amphiboles.

2.8. APATITE

Nombreux individus, trapus et toujours en phase primaire.

2.9. SPHENE

En faible quantité, on le trouve en mouches à l'aspect lancéolé. Avec la rutile c'est la deuxième phase titanée que l'on rencontre.

2.10. EPIDOTE Allanite

On trouve quelques cristaux d'une épidote très pléochroique de l'incolore au brun-rouge-noir, l'allanite. Epidote riche en IR et surtout en Fe3+, indiquant qu'en fin de cristallisation, le liquide résiduel devient oxydant, ce que l'on a aussi montré par les bordures vertes des phlogopites, riches en Fe3+.

2.11. ORDRE DE CRISTALLISATION