V.1 INTRODUCTION
HISTORIQUE
Les kersantites de la rade de Brest ont été décrites la première fois par Cordier (1627), quelques travaux ont été effectués jusqu'au début du siècle (Delesse, 1850: Zirkel, 1875: Delesse et al., 1876: Michel-Lévy et al., 1876: Ch. Barrois, 1866, 1502). L'étude suivante n'a été faite qu'en 1960 (D. Métais), complétée en 1969 (D. Velde).
Par la suite, et surtout pour les cartes géologiques, des analyses chimiques sont venues enrichir les données sur les kersantites. Le kersanton, devenu kersantite a été défini pétrographiquement par Delesse en 1850.
CONTEXTE TECTONO-STRATIGRAPHIQUE
La kersantite forment dans la rade de Brest une centaine de filons, orientés N60 à N100, d'épaisseur variant de 1 m à plus de 20 m.
Le plus riche champ de la rade (Barrois, 1886), se trouve dans sa partie orientale, dans les schistes et quartzites dévoniens. Les nombreux filons que l'on y observe sont particulièrement concentrés suivant 3 lignes principales, parallèles entre elles et correspondant à 3 plis synclinaux des couches dévoniennes encaissantes. Ces trois plis coïncident approximativement avec les 3 vallées des rivières de Daoulas, de L'Hopital et du Faou.
Les relations entre le magmatisme et la tectonique (Thonon et al., 1982) ont montré que les kersantites de la rade de Brest étaient syntectoniques de la phase bretonne de l'orogène Hercynien (350 MA), c'est à dire finies dévoniennes.
La structuration finie dévonienne (phase bretonne) (Rolet et al.,1986), distingue deux grandes régions dans le bloc centre-armoricain, une région orientale et une région occidentale (zone centro-armoricaine occidentale et Léon), où cette tectogenèse prend toute sa signification.
Cette région, pendant la phase bretonne, sera le siège d'une tectonique intense et brève, avec au Dévonien terminal des décollements de couverture.
Cette structuration est accompagnée de la mise en place d'un important cortège d'hypovolcanites témoignant d'un régime distensif au Dévonien supérieur. La passage au régime compressif, avec fusion crustale est attesté entre-autre par la mise en place dans la rade de Brest des lamprophyres (kersantites) syntectoniques.
V.2. RÉSUMÉ
L'étude monographique des kersantites de la région de Daoulas, avec en particulier la localité type de Kersanton, m'a permis de mettre en évidence une lignée chimique nette.
Les kersantites constituent les termes intermédiaires à; évolués d'une série calco-alcaline. Une comparaison avec les kentallenites, pour leurs similitudes pétrographiques avec les kersantites, a montré que les kentallenites faisaient parties de la même série calco-alcaline, où elles représentaient les termes les moins différenciés.
La description minéralogique des kersantites fait apparaître l'originalité du faciès de Kersanton dans la cristallisation des phlogopites.
La présence de 2 générations de clinopyroxènes à Troéoc et de la nature des phases minérales altérées, a permis de déterminer la modèle de mise en place des kersantites et les modalités de l'altération hydrothermale des lamprophyres.
En conclusion, la lignée Kentallenite -Kersantite est démontrée, elle font parties d'une même série pétrographique. Mais les kersantites ne dérivent pas des kentallenites, selon le contexteà partir d'un même liquide magmatique, la première série se fera avec altération hydrothermale, alors que la seconde se fera à sec.
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