Article dans SAGA Information de Février 2005 (n°244)

Dimanche 26 décembre 2004 , à 00:58: 50 UTC
Magnitude 8.9, SUMATRA (Indonésie)

Plus de 200 000 morts

 

Tectonique et tsunami


Fig. 2 - La carte tectonique globale de la Terre, ne présente en général que les plaques principales, bien connues de tous.


Fig. 3 - Carte générale des plaques dans la région indonésienne.

Dans le détail, et en particulier dans la zone de l'océan Indien, la situation est plus complexe.
Un séisme de subduction est provoqué par le glissement d'une plaque sous une autre. La plaque indo-australienne se déplace vers le nord-est à la vitesse de 5 à 6 cm par an ; sur 200 ans, cela fait de 10 à 12 mètres. Lors d'une phase intersismique (gap sismique), cette avancée est bloquée, comme verrouillée. Il y a alors une accumulation de contraintes qui se libèrent violemment, comme un ressort, lors du séisme.

Une zone de subduction (Fig. 5) provoque la formation d'une fosse avec un prisme d'accrétion sédimentaire de rabotage des dépôts sédimentaires de la plaque plongeante (îles Andaman). La fusion partielle de la plaque subduction forme un arc volcanique (îles de Barren et de Narcondam). Derrière l'arc volcanique, un amincissement de la lithosphère provoque la formation d'un bassin arrière arc, pouvant aller jusqu'à une océanisation (ride Andaman).


Fig. 4 - Carte de détail. La plaque indo-australienne subducte sous la plaque eurasienne. Des failles majeures (dextres) sur Sumatra et mixte (dextre et de subduction) en Sulawesi, rendent plus complexes l'ensemble des mouvements relatifs des plaques.

Le séisme de Sumatra a été d'autant plus violent que les contraintes s'exerçaient sur une ligne qui fait 1 000 km de long sur 100 km de large : du point donné comme épicentre jusqu'à l'extrémité nord des îles Andaman. Il faut imaginer une bande de côte de cette largeur qui irait de la Bretagne aux Pyrénées. On comprend mieux dès lors pourquoi des zones comme Phuket ou la côte indienne ont été aussi gravement touchées.
Le phénomène peut être reproduit dans une piscine grâce à deux grosses planches qui basculent et provoquent des mouvements positifs puis négatifs côté ouest et, inversement, négatifs puis positif côté est. Le tout suivi d'oscillations, sans compter les nombreuses répliques à suivre.
Ainsi, la mer s'est retirée de cinq à dix mètres d'un seul coup le long de la côte de Sumatra, entre dix et vingt minutes avant l'arrivée du tsunami.
En revanche, et contrairement à ce que l'on entend un peu partout, c'est-à-dire que ce phénomène n'existe plus à plusieurs centaines de kilomètres de l'épicentre, le Sri Lanka et les Maldives ont pris de plein fouet le raz-de-marée, sans signe avant-coureur. L'onde se propage à la vitesse de 600 à 700 km/h et elle peut traverser un océan : le séisme du Chili, en 1960, avait été ressenti jusqu'au Japon, en traversant tout le Pacifique.


Fig. 5 - Bloc diagramme de la zone de subduction d'Andaman. 1 000 km de long sur 100 km de large.


Fig. 6 - Cette subduction provoque la formation de séismes qui permettent, par l'intermédiaire de méthodes géophysiques de reconstituer un profil des différentes plaques tectoniques.


Fig. 7 - Carte présentant les temps de propagation (en heures) du tsunami du 26 décembre 2004 à travers l'océan Indien.

 

 

 

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